06 novembre 2007

« L'homme bionique, c'est pour demain » Le Parisien




Le Parisien consacre sa Une à la « révolution des organes artificiels », titrant en gros caractères : « Bientôt un corps 100 % réparable ». Le journal remarque ainsi : « Œil électronique, implant auditif invisible, bras, squelette et même utérus artificiels... Jamais la technologie n'a autant révolutionné la recherche médicale ». Le Parisien relève sur deux pages qu’« un peu partout sur la planète, des chercheurs testent de nouvelles techniques pour «réparer» le corps humain. Grâce aux dernières avancées de l'électronique, du numérique, de la vidéo ou encore des liaisons sans fil, des médecins espèrent améliorer la vie de millions de patients qui souffrent ».


« Et les scientifiques français sont particulièrement en pointe ! », observe le quotidien. Le journal revient sur l’opération de greffe partielle du visage effectuée en janvier dernier par le Pr Laurent Lantieri, à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), sur un patient souffrant de la maladie de Von Recklinghausen.


Le Parisien indique par ailleurs qu’« il y a quelques jours, le Pr José Sahel, de l'hôpital des Quinze-Vingts à Paris, s'est vu décerner le prix Altran pour l'innovation », pour « avoir conçu une rétine artificielle qui pourrait bien être capable, d'ici quelques années, de redonner la vue... aux aveugles ! ».


« Reste qu'entre l'«homme réparé», qui reste une affaire de médecins, et l'«homme amélioré» ou «augmenté», qui soulève de lourds débats philosophiques, les limites sont ténues », continue le journal. Le quotidien remarque en effet que « certaines inventions dépassent les objectifs de la médecine. Ainsi, l'exosquelette, sorte de combinaison munie d'articulations électroniques, intéresse beaucoup les militaires : cet équipement peut en effet décupler les forces de ses utilisateurs ! ».

« De même, l'utérus artificiel, consistant à permettre à un foetus de se développer à l'extérieur du ventre maternel, pose de nombreuses questions éthiques. A partir de quand est-on encore un être humain ? Remplacer un membre n'a-t-il aucune conséquence ? », s’interroge Le Parisien.


Le quotidien cite toutefois Henri Atlan, biologiste et philosophe, spécialiste de la bioéthique, qui déclare que « tout progrès thérapeutique n'implique pas la recherche de l'immortalité. Pallier une déficience, ce n'est pas faire un surhomme. On a toujours mis une jambe de bois à celui qui l'avait perdue ! Il faut juste qu'il y ait assez de motivations sociales pour intéresser les gens » .


Mediscoop du 06 novembre 2007