29 septembre 2008

L'humanitude pour une meilleure relation soignant-soigné




A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer, Le journal télévisé de TF1 a consacré un reportage à une nouvelle technique de soins et d'attentions envers les personnes âgées dépendantes : l'humanitude.




Dans une maison de retraite située à Montauban-de-Bretagne en Ille-et-Vilaine, on applique cette méthode toute simple visant à pacifier la relation soignant-soigné par le regard, la parole et le toucher. Ce sont les soins qui s'adaptent au malade et non le contraire. Plutôt que d'attacher dans son lit une personne qui fait des chutes régulières pendant son sommeil, on lui propose de placer son matelas à même le sol. La toilette est un moment délicat car une mauvaise manipulation peut engendrer des souffrances physiques et psychiques.

Formateur en gérontologie, Yves Gineste a mis au point la méthode de l'humanitude. Il explique que « l'angoisse qui génère tous les problèmes rencontrés dans les soins avec les patients atteints d'Alzheimer vient de gestes extraordinairement simples mais qu'il faut savoir identifier : par exemple, le fait de prendre le poignet pour bouger quelqu'un va être ressenti en mémoire affective comme un geste d'une agression extrême ».
La maltraitance involontaire trouve donc sa source dans un manque de technique et une mauvaise appréciation du ressenti des soins. Attacher une personne âgée dans son bain pour la sécuriser pendant la toilette peut être vécu comme une situation d'une dangerosité terrible, la sensation pour le malade que l'on cherche à le noyer.
Véritable philosophie de soins, l'humanitude fait ses preuves en France et à l'étranger : plus calmes et sereins, les patients prennent moins de médicaments, présentent moins souvent de comportements agressifs et retrouvent même parfois un peu d'autonomie.
Actualités médicales - Univadis - Vendredi 26 Septembre 2008
TF1, journal télévisé, dimanche 21 septembre, wwwvideos.tf1.fr












« 145 000 hospitalisations liées aux médicaments »


Martine Perez note dans Le Figaro qu’une nouvelle étude dévoilée par l’Afssaps « vient de montrer que, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, le pourcentage en France d'hospitalisations consécutives à une complication médicamenteuse n'a pas diminué ».

La journaliste indique ainsi que « 3,6% des hospitalisations en France seraient la conséquence directe d'un accident lié à un produit de santé ».Martine Perez rappelle qu’« il y a 10 ans, une enquête similaire avait mis en évidence un taux d'hospitalisation de l'ordre de 3,1% ».
La journaliste se penche ainsi sur cette étude, baptisée Emir (Effets indésirables des médicaments, incidences et risques), « menée par les centres régionaux de pharmacovigilance, en 2007, auprès de 2 692 malades âgés de 52,3 ans en moyenne ».

Martine Perez explique notamment que « si 70% de ces hospitalisations concernent des effets indésirables proprement dits, 30% sont consécutives à des interactions médicamenteuses malencontreuses, notamment entre antalgiques et antibiotiques ».

« Les troubles en cause sont des atteintes vasculaires (en particulier des hémorragies), des troubles neurologiques, des problèmes gastro-intestinaux », précise la journaliste, qui note que « selon les enquêteurs qui ont réévalué chaque cas, la moitié des effets indésirables paraissent évitables, une partie provenant d'erreurs, de professionnels ou de patients ».

Martine Perez ajoute que « sur les 167 médicaments mis en cause, les anticoagulants antivitamine K, […] particulièrement délicats à utiliser, sont au tout premier rang, avec 12,3% des cas d'effets indésirables menant à une hospitalisation ».

La journaliste indique que « si l'on extrapole ces données à l'ensemble de la population hospitalisée en service de médecine, c'est 143 915 personnes qui se retrouveraient à l'hôpital chaque année à cause d'un médicament ».

Martine Perez fait savoir que « de nouvelles actions devraient être relancées dans les semaines qui viennent sur le bon usage des antivitamines K ».

Revue de presse Medisccop du vendredi 26 septembre 2008

26 septembre 2008

Entretien exclusif avec Philippe DELMAS : pour une recherche en soins infirmiers


Il y a actuellement une montée en puissance de la revendication des infirmières à être reconnues comme n´étant pas que des auxiliaires médicales.

Comment définir l´infirmière du XXIe siècle ?

Elle est d´abord l´héritière d´un long passé, qui n´est pas uniquement religieux, contrairement à ce qui est souvent affirmé. L´origine des soins est très ancienne et remonte à la préhistoire où la femme avait déja desfonctions d´entretien de la vie. Les fondements scientifiques de la profession ont été posés au XIXe siècle par Florence Nightingale : les soins infirmiers envisagent la santé dans toutes ses potentialités alors que les soins médicaux portent d´abord sur l´organe malade. Ce sont les infirmières qui ont introduit des concepts comme ceux de stress, de bien-être, de qualité de vie, développés conjointement dans d´autres disciplines comme la psychologie puis, plus récemment, par les médecins. La plus-value qu´elles apportent est l´étude et l´opérationnalité de ces concepts dans les soins. Les pays anglo-saxons ont adopté très tôt les idées de Florence Nightingale, dès les années 1930, mais ce n´est que bien plus tard, dans les années 1960, que les premiers modèles conceptuels sont apparus, permettant de proposer une ligne de conduite pour les soins infirmiers. Il y en a actuellement une vingtaine, surtout d´origine anglo-saxonne. Tous les pays européens ont mis en place – ou vont le faire – une filière universitaire infirmière, conformément aux accords de Bologne de 2002 sur la réforme de la formation universitaire.
Et en France ?
La France est restée très à l´écart de cette évolution internationale. La profession y est sous l´emprise de la médecine. En effet, les médecins ont très tôt pris le pouvoir dans les hôpitaux, qui se sont organisés autour de l´examen clinique et de la visite médicale, avec les succès que l´on sait. Ils avaient besoin d´un personnel restant au chevet des patients, afin de surveiller les paramètres biologiques. Ces auxiliaires médicales furent et sont les infirmières.
Il existe pourtant un décret de compétences qui définit le « rôle propre » de l´infirmière.

Oui, mais en pratique, il est très peu appliqué. Le champ d´investigation propre à l´infirmière est double : la promotion de la santé et la prévention. Ainsi les programmes d´éducation thérapeutique les plus pertinents ont été développés et évalués à partir de modèles issus à la fois de la psychologie, de la sociologie et des sciences infirmières. Par exemple, notre association de recherche (Unité de formation et de recherche en sciences infirmières [UFRSI]) est en train d´évaluer deux programmes qu´elle a construits pour l´éducation du diabétique, l´un portant sur le déclenchement du comportement observant (readiness), l´autre sur les facteurs psychosociaux qui peuvent soit freiner, soit faciliter l´observance.
L´observance est du ressort des infirmières ?
Non, elle concerne tous les professionnels qui collaborent pour le bénéfice du patient. Mais les grilles de lecture de l´infirmière et celles du médecin ne sont pas les mêmes. Le médecin s´intéresse plutôt à l´information sur le traitement, par exemple sur ses effets secondaires. L´infirmière part de modèles psychosociaux pour s´intéresser à la qualité de vie, au bien-être, concepts que la profession manie depuis longtemps, aux stratégies utilisées par les patients pour observer ou au contraire fuir le traitement, aux phénomènes de déni, etc. Ces modèles, et son expérience, lui permettent d´anticiper le comportement de tel patient.
Qu´est-ce qui empêche le médecin d´en faire autant ?
C´est une question de formation et de temps. Le médecin est formé à lutter contre les maladies au moyen d´un modèle biomédical, issu des sciences biologiques et statistiques et obéissant à une logique qui remonte des effets aux causes, des symptômes au diagnostic, et de là au traitement. Ce modèle est incontestablement efficace, mais il réduit la santé à l´absence de maladie. Dans les pays anglo-saxons, les rôles du physician et de la nurse sont bien répartis (ce qui ne veut évidemment pas dire que leurs systèmes de santé sont meilleurs que le nôtre) : les médecins pratiquent l´approche du cure pour soigner les patients, les infirmières s´inspirent de celle du care pour développer leur intervention. Ces deux attitudes sont complémentaires et favorisent une prise en charge holistique du patient. Cela ne pose de problème à personne et n´a pas empêché le développement d´un fort courant de médecine « humaniste » depuis les années 1970, issu des sciences humaines. En France, on peut envisager des recherches communes aux généralistes et aux infirmières, par exemple sur les facteurs d´observance.
Vous venez pourtant de dire que les infirmières françaises sont soumises au modèle médical.
Les sciences infirmières explorent un champ de pratiques. Même si elles tiennent compte des connaissances du modèle médical, les infirmières développent leurs compétences propres au fur et à mesure de leur expérience, mais avec une perte de temps, d´énergie et d´efficacité considérable parce qu´elles ne bénéficient pas, en France, de l´apport des théories infirmières, marginales ici, académiques partout ailleurs. Elles ne savent pas exprimer et approfondir ce qu´elles observent. C´est pour cela que l´instauration d´une filière universitaire infirmière est capitale : elle permet à la fois la reconnaissance par es pairs et par les autres professionnels. Dans les hôpitaux anglo-saxons, les directrices de soins sont d´autant plus respectées qu´elles font une carrière universitaire et des travaux de recherche de bon niveau.
Que pensez-vous des projets de maisons de santé pluridisciplinaires ?
Ils vont dans le bon sens, mais ces maisons restent dirigées par des médecins. Il faut ici aussi s´inspirer des pays anglo-saxons et créer des centres de santé communautaires, axés sur les besoins de la population locale. Comprenant un personnel infirmier et social hautement qualifié et dirigés par un administratif, ils se chargent de débroussailler les problèmes et organisent des programmes d´éducation à la santé. Les cas qui dépassent leurs compétences sont orientés vers un médecin, qui peut exercer ou non dans une maison médicale. Non seulement ils permettent à chacun de faire ce qu´il sait faire et d´améliorer la prise en charge des patients, mais ils dégagent aussi des économies financières très importantes.
Quatre infirmières sur cinq exercent actuellement à l´hôpital. Faut-il inverser la proportion ?
C´est une question très complexe, qui demande une réflexion collective, notamment au sein du Conseil de l´Ordre des infirmières. La France est un des pays qui a le plus d´infirmières à l´hôpital et en même temps qui en manque en ville. Mais les hôpitaux ne savent pas garder les leurs en l´absence d´une politique d´attraction et de fidélisation. En outre, elles sont mal rémunérées et n´ont quasiment aucune perspective de carrière autrement que hiérarchique. La pénurie devient alarmante dans certaines régions comme l´Île-de-France, mais à l´heure actuelle rien n´est fait pour les retenir. Le défi de la prise en charge des maladies chroniques, et de celle des personnes âgées nécessite de repenser l´organisation des soins sur le territoire. Il n´a jamais été aussi important de travailler en collaboration entre professionnels pour le bien de la population. Dans ce champ d´investigation, l´apport autonome des infirmières est important, il suffit d´ailleurs de se référer à la littérature. En France, si nous voulons avoir le même type de prestation, il faudra leur laisser la place et le pouvoir.
Êtes-vous favorable aux transferts de compétences préconisés par la HAS ?
C´est un sujet d´actualité brûlant que nous ne pouvons pas ignorer. Ce qui est sûr, c´est que la profession ne veut pas d´un transfert de tâche médicale renforçant la perception d´être « la petite main du médecin. » Mais il me semble prématuré d´en parler avant la mise en place d´une filière universitaire infirmière et que l´Ordre des infirmières et celui des médecins puissent y travailler ensemble. ●

Perspectives pour la profession
Les premières élections départementales et régionales au tout nouvel Ordre des infirmières ont eu lieu cette année. Les élections au Conseil national auront lieu en novembre 2008. La création d´une filière licence-master-doctorat (LMD) en sciences infirmières est une revendication ancienne de la profession, qui s´appuie sur les recommandations européennes émises à Bologne en 2002. Un rapport de l´IGAS sur l´instauration du LMD pour les professions de santé sera remis à Valérie Pécresse (ministre de l´Enseignement supérieur et de la Recherche) le 24 septembre.

“ Cet entretien est paru dans la Revue du praticien médecine générale numéro 805 du 16 septembre 2008. Sa version complète est disponible sur Carnets de santé à l’adresse : http://www.carnetsdesante.fr/spip.php?article262

Propos recueillis par Serge Cannasse - Egora.fr - Mercredi 24 Septembre 2008




25 septembre 2008

Prônée par l’Elysée, la coopération entre professionnels de santé inquiète les infirmières

Lors de son déplacement à Bletterans dans le Jura, Nicolas Sarkozy n’a oublié aucun des principaux acteurs de notre système de santé. C’est ainsi que certaines de ces déclarations ont concerné le rôle des infirmières.

Il aura ainsi martelé : « Pour répondre aux attentes des Français, la coopération entre les professionnels de santé est indispensable ». Il a notamment estimé que les infirmières avaient un rôle accru à jouer en ce qui concerne le « suivi de routine pour les personnes atteintes de maladies chroniques ». En cette matière, il apparaît essentiel pour le chef de l’Etat de passer à l’acte : « L’expérimentation, c’était nécessaire, mais maintenant on va passer à la généralisation » a-t-il ainsi asséné. Pour ce faire, le Président de la République estime que les maisons de santé représentent un cadre idéal. Ces structures « à l’image de celle que je viens de visiter à Bletterans sont le lieu parfait de la coopération entre professionnels de santé », a souligné Nicolas Sarkozy.


N’importe qui !
Si le Chef de l’Etat a dressé un portrait idyllique de la coopération entre professionnels de santé, sur le terrain législatif et syndical, les choses ne sont pas si simples. Les difficultés surgissent tout d’abord lorsqu’on s’intéresse aux choix des termes. Nicolas Sarkozy a ainsi clairement invité dans son discours à un nouveau partage des tâches entre « l’infirmier » et le « médecin ». Cependant, dans les textes, ces deux acteurs bien connus disparaissent pour laisser la place à un vocable plus large, celui de « professionnels de santé ». Cette imprécision ne laisse pas d’inquiéter certaines organisations d’infirmières. C’est ainsi que le jour même où Nicolas Sarkozy prononçait son discours à Bletterans, la Fédération nationale des infirmière (FNI, majoritaire chez les libérales) adressait à Roselyne Bachelot une lettre peu amère concernant la rédaction de la loi Hôpital patients santé territoire (HPST). Déplorant tout d’abord de façon générale un manque inquiétant de concertation avec les organisations représentatives, la FNI pointe par ailleurs du doigt le fait qu’un des articles du projet de loi (sujet à de nombreuses variations ces dernières semaines) institue un « principe pérenne de coopération entre professionnels de santé », ce qui pour le syndicat revient à créer un « droit pour « n’importe qui » de faire « n’importe quoi », « n’importe comment » sans jamais prendre aucun avis des institutions professionnelles concernées ». L’imprudence du gouvernement ne serait cependant pas si grande. L’exposé des motifs affirme en effet que l’extension du principe de coopération entre professionnel de santé hors du champ expérimental, doit répondre à certaines garanties. Parmi elles, l’argumentaire du ministère insiste : « le professionnel ne pourra intervenir dans les domaines qui dépassent ses connaissances et son expérience ». Il est par ailleurs souligné que « les coopérations seront encadrées par des protocoles nationaux élaborés par la HAS ». Il est vrai cependant que les institutions professionnelles ne sont pas citées dans cet exposé.


Mission expresse
Les inquiétudes suscitées par la rédaction (très délicate) du projet de loi HPST témoigne en tout état de cause que Roselyne Bachelot ne pourra faire sur ce sujet l’économie d’une réelle concertation. On retiendra à ce titre que débutent actuellement les entretiens et les auditions de la Mission coopération entre professionnels de santé, dirigée par Michèle Bressand (conseillère générale des établissements de santé) dont les propositions sont attendues avant le 1er novembre 2008 !


A.H. sur Jim.fr le 24 septembre 2008

24 septembre 2008

Nicolas Sarkozy présente le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoire"

Lors d’un déplacement dans une maison de santé à Bletterans (Jura), le président de la République a prononcé un discours sur "la politique de santé et la réforme du système de soins" mettant en perspective le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoire", transmis au Conseil d’État le 18 septembre et qui sera discuté au Parlement, début octobre.


Le chef de l’État a dégagé plusieurs priorités :
L’équilibre financier de l’assurance maladie "Assurer le financement des dépenses de santé, c’est un défi pour demain qui se joue aujourd’hui. Je souhaite que l’assurance maladie revienne à l’équilibre en 2011", a déclaré Nicolas Sarkozy. Les dépenses de santé en France, de 200 milliards d’euros aujourd’hui, vont "s’accroître de plusieurs milliards d’euros d’ici à 2025", à l’instar d’autres pays, a précisé Nicolas Sarkozy. Pour être en mesure de maintenir un système de santé solidaire, "il faut prendre nos responsabilités".


Dans cette optique, le chef de l’État a rappelé un certain nombre de points :



tout d’abord la mise en place des franchises médicales, le 1er janvier 2008, avec la déduction d’un certain pourcentage sur le remboursement des médicaments, des actes paramédicaux et des transports sanitaires. L’argent dégagé sert à financer les investissements consacrés à la lutte contre le cancer, la maladie d’Alzheimer et l’amélioration des soins palliatifs ;
Les complémentaires santé devront désormais contribuer à la gestion du risque et à la maîtrise des dépenses de santé. Elles seront dorénavant associées aux négociations entre l’assurance maladie et les professionnels de santé, notamment dans les secteurs où elles garantissent une prise en charge importante, en particulier l’optique et le dentaire ;
la maîtrise médicalisée des prescriptions : Nicolas Sarkozy a souhaité que les "professionnels de santé, en ville et à l’hôpital, s’impliquent davantage dans la maîtrise médicalisée des prescriptions". Il souhaite pour cela que soient instaurées des référentiels de bonnes pratiques, notamment dans les secteurs où sont constatées de "profondes divergences dans le recours aux soins".


Pour les médecins d’hôpital, une convention nationale "pourrait poser les fondements d’une meilleure régulation des prescriptions", a-t-il encore précisé ;
le chef de l’État a "invité l’assurance maladie à intensifier la lutte contre les gaspillages, les abus et les fraudes" et a annoncé l’instauration de "pénalités planchers" contre les fraudeurs à l’assurance maladie en 2009 : "un mécanisme de pénalités planchers sera institué à compter de l’an prochain, sur le modèle de celui en vigueur pour lutter contre le travail illégal", a-t-il déclaré.
Une meilleure répartition de l’offre de soins de premier recours "L’objet du projet de loi "hôpital, patients, santé et territoires (...) est d’engager les réformes qui s’imposent pour préparer l’avenir", "il favorisera une meilleure répartition de l’offre de soins", a déclaré le chef de l’État.
Afin que le nombre de médecins en exercice soit proportionnel aux besoins, Nicolas Sarkozy souhaite la mise en place d’un système de régulation où chaque région devra déterminer ses besoins de formation médicale par spécialité, en fonction de la démographie médicale. Le chef de l’État a rappelé que la France compte 3,3 médecins en activité pour 1 000 habitants, alors que la moyenne de l’OCDE est de 3.
Le président de la République entend également garantir un tarif différent à un médecin exerçant dans "une zone rurale fragile ou une banlieue difficile". Il a demandé pour la fin de l’année "des mesures opérationnelles permettant d’accroître l’offre médicale dans les zones qui en ont le plus besoin".
La coopération entre médecins et paramédicaux est "indispensable", "je crois beaucoup au rôle des paramédicaux, en particulier des infirmières, pour les soins de premier recours. (...) Le médecin pourra se recentrer sur l’acte qualifié, l’infirmier pourra mieux prendre en charge le patient", a fait valoir Nicolas Sarkozy.
Le président de la République a plaidé pour une politique de proximité où les maisons de santé seront "l’ossature du système de santé de demain". "Les ressources de l’assurance maladie seront orientées prioritairement vers ces structures", a-t-il déclaré exhortant les partenaires conventionnels à apporter des solutions afin de diversifier l’offre de soins de premier recours, citant entres autres "les cabinets secondaires, les vacations, les remplacements".
Enfin, la question des honoraires médicaux a été abordée. Nicolas Sarkozy a demandé que les acteurs de santé définissent "avant la fin de l’année les modalités d’un secteur optionnel pour le chirurgiens, les obstétriciens et les anesthésistes du secteur 2." permettant un meilleur encadrement des tarifs. Il a également évoqué une "forme de régulation adaptée" pour les honoraires des médecins de secteur 2 afin d’apporter des "solutions concrètes aux difficultés d’accès aux soins" des Français.



La sécurité et la qualité des soins


C’est la recherche qui conditionne "la qualité et la sécurité des soins", a souligné Nicolas Sarkozy, plaidant pour une "recherche biomédicale d’excellence". Le chef de l’État a annoncé le réexamen du modèle du centre hospitalier et universitaire (CHU) afin qu’il puisse répondre de manière adapté à la triple mission qui lui est assignée : enseignement, recherche et soins. Le plan Alzheimer et le plan cancer sont emblématiques, selon le président de la République, des liens entre la recherche biomédicale et les soins. Ils permettent l’usage de bonnes pratiques avec "la diffusion de diagnostics fiables et de prise en charge de qualité".
Dans le souci d’une démarche qualité, le président de la République a souhaité la publication par les hôpitaux des taux de mortalité et d’infection afin que "chaque établissement analyse avec attention les causes des accidents liés aux soins prodigués en son sein. Il faut, a-t-il ajouté, "que soient rendus publics, pour chaque établissement de santé, quelques indicateurs simples comme le taux de mortalité ou le taux d’infections. Je veux des résultats concrets".


La prévention


Alors que 7 % des dépenses de santé sont aujourd’hui consacrés à la prévention, le chef de l’État a souhaité que l’investissement dépasse les "10 % d’ici à 2012." La politique de prévention doit être notamment le "fer de lance du combat contre l’obésité", a affirmé le chef de l’État. Elle doit aussi permettre de "réduire le nombre de décès avant 65 ans". Enfin Nicolas Sarkozy a plaidé pour soient étendues à d’autres maladies les campagnes organisées pour le dépistage du cancer du sein.



La réforme de l’hôpital


Lors de son discours à Neufchâteau, en avril dernier, le président de la République avait défini le contenu de la réforme : évolution de la gouvernance ; accroissement des pouvoirs des directeurs d’établissement pour qu’il n’y ait qu’"un patron et un seul." ouverture du recrutement des directeurs ; choix possible pour les praticiens entre leur statut public, avec une rémunération selon l’activité, ou un contrat qui s’inspirerait du droit du travail du secteur privé regroupements des hôpitaux au sein de communautés hospitalières de territoires ; souplesse de gestion en matière de marchés publics ou de gestion immobilière.
Constatant "l’éparpillement des ressources médicales et paramédicales", le chef de l’État a souhaité que l’hôpital se réorganise "pour privilégier les soins de recours et donner corps à de véritables filières de soins." "


Certains sites hospitaliers pourraient se réorienter vers la prise en charge du grand âge ou du handicap adulte."
"Les libertés nouvelles de gestion des hôpitaux auront pour nécessaire contrepartie une plus grande responsabilité", a souligné Nicolas Sarkozy qui demande que "les comptes des hôpitaux fassent l’objet d’une certification. (...) on peut avoir des comptes certifiés, vérifiés, contrôlés. Je veux que les situations de déficit ne soient plus tolérées", a affirmé le chef de l’État.
Nicolas Sarkozy a également plaidé pour une redistribution des excédents financiers aux personnels hospitaliers : "pourquoi ne pas permettre aux hôpitaux qui sont en équilibre, grâce aux efforts de tous leurs personnels, de redistribuer une partie des excédents à leurs salariés au travers d’une politique du personnel médical et paramédical ?"



Le pilotage du système de santé


Les agences régionales de santé (ARS) sont la "première pierre d’une recomposition plus large de notre système sanitaire". Ce sera le rôle des futures ARS - qui seront mises en place en 2009 - de créer les conditions d’une bonne interaction entre les acteurs. Afin de désengorger les urgences, ce sont ces mêmes agences régionales de santé qui devront rationaliser la gestion des urgences médicales et la permanence des soins. "J’attends (...) que [les ARS] réconcilient l’organisation des soins et la maîtrise de la dépense : mieux organiser pour dépenser moins et apporter plus aux patients", a déclaré le président de la République qui a affirmé sa "détermination absolue" de conduire cette "difficile" réforme.

Pour en savoir plus http://www.premier-ministre.gouv.fr/

22 septembre 2008

La mission « fin de vie » en visite au Royaume-Uni, « pays des soins palliatifs »

La Croix remarque en effet, sur près d’une page, que « les députés français, chargés d'évaluer la loi de 2005 sur la fin de vie, se sont rendus au Royaume-Uni, où l'euthanasie est proscrite et les soins palliatifs développés ».


Le journal explique que les députés « ont voulu aller voir de plus près de quelle manière l’Angleterre, qui en a fait une de ses priorités de santé publique, organise, finance et développe son système de soins palliatifs ».


Le quotidien relève qu’« alors qu’environ 500.000 personnes meurent chaque année en Angleterre et au pays de Galles, ce nombre devrait s’accroître pour atteindre les 590.000 personnes par an en 2030. Or, contrairement à ce que souhaite la majorité des citoyens anglais (entre 56% et 74%, selon les études citées par le ministère), désireux de mourir chez eux, 58% des décès ont lieu à l’hôpital ».


La Croix note en outre que « l'accès aux soins palliatifs est très inégal sur le territoire britannique », et explique que le gouvernement « s’est fixé 3 objectifs : permettre à ceux qui le souhaitent de mourir à domicile dans de bonnes conditions, mieux respecter les croyances personnelles et garantir, partout dans le pays, l’accès à un accompagnement de qualité ».


Le journal relève que les députés, « convaincus, qu’il n’est pas opportun de légaliser l’euthanasie en France, […] savent que le développement des soins palliatifs est crucial et qu’il faut des moyens ».


Mediscoop le vendredi 19 septembre 2008

19 septembre 2008

Les présidents des Conseils Départementaux de l’Ordre des Infirmiers n’ont pas été reçus au Ministère.

Communiqué de presse


Répondant à l’initiative du Chef de Cabinet de la Ministre Roselyne BACHELOT (lettre du 8 août 2008). Les présidents des CDOI sont venus à Paris le 19 septembre 2009 pour être entendues par Madame MOUNIER, conseillère technique auprès du Cabinet du Ministre.

Madame MOUNIER a demandé aux élus ordinaux de sortir du hall du Ministère pour choisir seulement dix représentants.

Les élus ordinaux, refusant d’être considérés comme une délégation de manifestants, ont demandé à être tous entendus.

Madame MOUNIER est venue sur le trottoir expliquer aux élus ordinaux qu’elle refusait de recevoir l’ensemble des présidents départementaux. Ces derniers ont décidé d’adopter une position unanime et ordinale, refusant cette proposition du fait de la légitimité de chacun.

Lors d’une réunion de travail, les présidents départementaux ont élaborés la résolution suivante :

L'appel des présidents départementaux de l'ordre infirmier

« Les Présidents des Conseils Départementaux et Régionaux présents ou représentés le 19 septembre 2008 à Paris demandent expressément à Madame la Ministre de la Santé, Mme Bachelot-Narquin, qu’aucune décision et ou modification relative à notre actuel Décret d’actes infirmiers, à la formation et/ou à l’exercice professionnel ne soient engagées, avant que le Conseil National de l’Ordre des Infirmier ne soit opérationnel.

L’Ordre des Infirmiers, en cours de constitution, est l’interlocuteur légitime et privilégié pour l’élaboration de ces modifications, car seul représentant issu d’élections caractérisant les choix de l’ensemble de la profession infirmière (article L 4312 – 1 et suivants du Code de la Santé Publique).

Nous demandons que la Mission Bressand auditionne le Conseil National de l’Ordre Infirmier dès son installation, pour tout ce qui concerne le volet infirmier et avant de rendre toutes ses conclusions. »

17 septembre 2008

Bruxelles se penche (enfin) sur la situation des Roms


Bruxelles, le mardi 16 septembre 2008 –


Certains veulent croire que cette réunion marquera un tournant décisif dans la façon dont les vingt sept pays européens prennent en charge les populations « Roms ».


« Nous espérons (…) que ce sommet enverra un message fort quant à la détermination de la Commission européenne d’œuvrer en faveur de l’inclusion sociale des Roms », a ainsi déclaré Nicolae Gheorgue, que l’AFP présente comme un « militant rom ».


Mais d’autres observateurs ne cachent pas un certain fatalisme, tel l’avocat Henri Braun de la Ligue des droits de l’homme : « Je n’attends pas grand-chose de cette rencontre ». Il est à craindre en effet que Bruxelles ne se livre aujourd’hui qu’à un exercice de bonne conscience en proposant de se pencher sur la lutte contre les discriminations qui touchent ceux que l’on désigne également sous des vocables divers, tels que « gens du voyage » (alors qu’ils sont faiblement nomades !) ou encore « tziganes d’Europe de l’est ». C’est en effet la même Europe, qui n’a fait que peu de cas de la privation des droits de l’homme dont les Roms sont l’objet en Roumanie et en Bulgarie avant d’accepter ces pays en son sein, qui se plaît aujourd’hui à se montrer déterminée à faire évoluer la situation. C’est également la même Commission européenne, qui vient de valider la loi italienne qui met en place un fichage systématique des populations Roms, qui organise un sommet à leur intention d’aujourd’hui.


15 ans d’espérance de vie de moins en Roumanie et en Bulgarie

Celui-ci est sans doute une réponse un peu artificielle aux voix qui s’élèvent de plus en plus nombreuses pour dénoncer les conditions de vie des Roms en Europe. Ce vendredi, neuf associations ont en effet signé un appel commun demandant à l’Union européenne l’adoption d’une directive cadre destinée à garantir la « dignité » des 10 millions de Roms qui vivent en Europe et leur accès aux mêmes droits que les autres ressortissants de l’UE.
En effet, bien que souvent de nationalités roumaines ou bulgares, les Roms ne bénéficient pas des mêmes droits que les autres citoyens européens. Dans un rapport publié il y a près d’un an, Médecins du Monde a remarqué que l’adhésion à l’Union européenne de la Bulgarie et de la Roumanie aurait du permettre à ces populations d’accéder à une couverture maladie similaire à celle accordée à tous les autres européens. Des directives spécifiques ont cependant empêché cette généralisation, laissant la place à des situations diverses. « Les neuf premiers mois de 2007 ont vu tous les cas se côtoyer : des Roumains obtenaient sans souci la CMU comme tous les autres européens, d’autres (…) n’obtenaient carrément aucune couverture maladie, ni AME, ni CMU, enfin dans d’autres cas, seule l’AME leur était délivrée », témoignent Médecins du Monde.
Finalement, il a été décidé que c’est l’AME qui serait systématiquement allouée aux « ressortissants communautaires inactifs ». Cette cacophonie témoigne cependant du malaise de l’Europe et de la France face à l’intégration des populations Roms.

Mais c’est principalement en Roumanie et en Bulgarie, où les Roms représentent 10 % de la population, que la violation des droits de l’homme, qui devraient fonder le premier socle de l’Europe s’observe le plus durement. Les « Roms » vivent à la marge du reste de la population, privés d’éducation et de soins : leur espérance de vie est inférieure de 15 ans à la moyenne générale. La Roumanie a tenté de mettre en place un plan d’aide en 2001, mais les discriminations ancestrales restent les plus fortes.

En France, un enfant « rom » sur cinq vacciné contre le tétanos !
Il est difficile de définir combien de « Roms » compte la France : le chiffre de 400 000 personnes est avancé, mais, il ne permet pas de différencier les personnes venant d’Europe de l’Est et ceux qui se déclarent comme appartenant à la communauté des « gens du voyage » et qui refusent fortement d’être considérés comme des « roms ». Quels que soient leur nombre, les Roms sont le plus souvent parqués aux abords des grandes cités, dans de véritables « bidonvilles ».

Selon Médecins du Monde, la situation sanitaire est dans ces campements de fortune (53,2 % des Roms vivent dans des caravanes) similaire à celle des pays du Tiers Monde. L’espérance de vie ne dépasse pas la soixantaine d’années, les grossesses sont correctement prises en charge dans moins de 10 % des cas, la tuberculose et le saturnisme sont fréquents.

Le rapport de Médecins du Monde pointait en outre du doigt une couverture vaccinale très mauvaise : 18,5 % des moins de 7 ans sont vaccinés contre le tétanos et 21,7 % des enfants de 7 à 15 ans sont immunisés contre la poliomyélite. L’accès aux soins est par ailleurs souvent difficile : les discriminations existent en effet également fréquemment dans les structures sanitaires classiques.

Face à cette situation, la France observe une politique ambiguë : la mise en place de villages d’insertions modèles (ils sont trois aujourd’hui) dont les résultats sont très satisfaisants et en même temps une aide au retour au pays, qui représente souvent un retour vers des conditions de vie plus précaires encore.



L.C.
Jim.fr le 16 septembre 2008

15 septembre 2008

« De plus en plus de grossesses hors norme »


C’est ce que constate Le Parisien sur sa Une et une double page, remarquant que « de plus en plus de femmes veulent repousser les limites de la science et cherchent à avoir un enfant sur le tard ».

Le journal se penche sur deux « affaires [qui] relancent le débat sur les grossesses très tardives ».

Le quotidien fait ainsi savoir qu’« à Paris, une femme de 59 ans attend des triplés. Suivie de près à la maternité de l’hôpital Cochin, elle pourrait accoucher dans les prochains jours ».

« Du jamais-vu en France, peut-être même inédit dans le monde », remarque Le Parisien.
Le journal précise que « l’accouchement est prévu dans les jours à venir », indique que « la patiente aurait bénéficié d’un don d’ovocytes au Viêt Nam », et note que « l’âge avancé de la future maman a exigé de nombreux examens, de consultations, d’échographies ».

Le Parisien cite cependant Charles Brami, responsable du centre de fécondation in vitro à l’Hôpital américain à Neuilly, qui remarque qu’« un accouchement à plus de 50 ans est rarissime. Avoir des triplés pour une femme de 25 ans n’est pas facile, alors accoucher de trois enfants à cet âge-là… Les risques pour la mère ne sont pas négligeables ».

Le quotidien indique par ailleurs qu’« à Angers (Maine-et-Loire), une maman de 46 ans, qui a accouché en juin de triplés, est dans un coma profond et laisse un père seul avec trois enfants ».

Le journal observe que les enfants sont « nés à 27 semaines d’aménorrhées dans des conditions dramatiques. Des complications cardio-vasculaires sont survenues sur la mère. Elle est dans un état critique, mais ses trois bébés sont sains et saufs ».

Le Parisien estime que « cette terrible affaire illustre les dérives possibles du don d’ovocyte lorsqu’il est pratiqué dans des conditions limites ».

Le quotidien précise que « le couple avait décidé de pratiquer cet acte en Grèce, après que des refus successifs eurent été formulés en France ».

Mediscoop le jeudi 04 septembre 2008

09 septembre 2008

Grippe: les infirmières pourront renouveler un vaccin sans prescription médicale


Les infirmiers et infirmières sont désormais habilités à pratiquer l'injection du vaccin antigrippal sans prescription d'un médecin, à l'exception de la première injection et seulement pour certains patients, selon un décret paru mardi au Journal Officiel.

Les infirmières pouvaient déjà pratiquer cette injection de vaccin après une première injection, mais "à condition d'avoir une prescription médicale, ce qui n'est plus nécessaire", a précisé à l'AFP le ministère de la Santé.

Le décret, daté du 29 août, précise que cette injection peut se faire "sur certaines personnes dont les conditions d'âge et les pathologies dont elles peuvent souffrir sont précisées par arrêté".

Il s'agit des "personnes âgées de 65 ans et plus", ainsi que des personnes adultes atteintes d'une pathologie inscrite dans une liste (asthme, insuffisance cardiaque ou certains diabètes par exemple), selon l'arrêté en question, également daté du 29 août.

Le droit de prescrire un renouvellement de vaccination anti-grippale pour les personnes déjà vaccinées les années antérieures était une revendication de la profession.

Un rapport publié en avril par la Haute Autorité de Santé (HAS) recommandait de favoriser le transfert de certaines tâches réservées aux médecins à d'autres professionnels de santé, comme les infirmières, pour améliorer la qualité des soins et rendre les professions de santé plus attractives.


PARIS (AFP) le 3 septembre 08

01 septembre 2008

Rencontre entre la FNI et le directeur de cabinet de Roselyne Bachelot : doit-on suspecter des promesses de gascon ?


Paris, le vendredi 29 août 2008 – Alors que les négociations avec l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) venaient de se solder par un échec, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) annonçait presque immédiatement sa volonté de multiplier les appels en direction du ministère de la Santé afin de faire évoluer rapidement et favorablement la situation. Cette stratégie basée sur "l’action politique", selon l’expression de l’organisation, a semblé se révéler payante, puisque les représentants du syndicat ont été reçus ce mardi 26 août par le directeur de cabinet de Roselyne Bachelot, Georges-François Leclerc.

Des finances publiques dans un « état déplorable »

Le récit de la rencontre qui fait l’objet d’un communiqué du syndicat daté du 28 août pourrait laisser aux infirmières libérales un goût d’inachevé et une certaine inquiétude. Il apparaît en effet qu’aucune promesse concrète n’ait été faite par le directeur de cabinet. Face au premier enjeu des discussions, à savoir la reprise des négociations conventionnelles et la signature d’un accord sur les revalorisations tarifaires et la répartition des infirmières libérales sur le territoire, les propos de Georges-François Leclerc n’ont ainsi pas été totalement complaisants à l’égard des professionnelles : « Il faut que vos infirmiers aient conscience de l’effort fait par le gouvernement dans un contexte où les finances publiques sont dans un état déplorable. Les négociations ont un prix élevé qui tient aussi d’une dimension politique car pour équilibrer des dépenses nouvelles, il faut collecter (des recettes) » a-t-il confié au président de la FNI, Philippe Tisserand. Est-ce à dire que les infirmières libérales ne doivent définitivement pas espérer des revalorisations plus larges que celles qui avaient été promises l’année dernière, si ce n’est un petit rattrapage concernant les indemnités kilométriques ? « Nous espérons tous qu’un accord sera trouvé rapidement » semble avoir conclu le directeur de cabinet du ministre, si l’on se réfère au communiqué du syndicat.

Incompréhension

Le second objet de la rencontre concernait les inquiétudes exprimées ces dernières semaines par la très grande majorité des organisations d’infirmières à propos d’une éventuelle modification de leur décret de compétence. Sur ce point encore, Georges-François Leclerc n’a pas semblé totalement prêt à atténuer le climat d’incompréhension qui règne entre les pouvoirs publics et les professionnelles de santé sur ces questions. Un projet de modification de l’article du code de la santé publique régissant les conditions d’exercice des infirmiers se proposerait de soumettre dorénavant « la liste des actes relatifs à l’exercice de la profession » à un simple arrêté ministériel. Pour les syndicats d’infirmières, cette mesure pourrait conduire à priver les infirmières d’un certain nombre d’actes : ils évoquent un risque de « déqualification ».
Aussi, une pétition avait-elle été lancée par la FNI et le Syndicat national des infirmiers professionnels (SNPI), tandis que douze organisations syndicales se sont également associées afin de défendre leur décret de compétence. Pour Georges-François Leclerc, cette réaction est difficilement compréhensible et il a réaffirmé le souhait du gouvernement « de faire évoluer de pair la tâche, la qualification, la responsabilité et la reconnaissance de cette responsabilité » des infirmières.

Une infirmière pour défendre les infirmières ?

Cependant, il a donné quelques motifs de soulagement à la FNI. Il a ainsi tout d’abord indiqué que le ministère envisageait « de mener une mission d’un mois sur cette question du partage de compétences et des délégations de tâches ». Cette mission pourrait être composée de quatre personnalités, dont Michèle Bressant, qui vient d’être nommée conseillère générale des établissements de santé et qui est la première infirmière à accéder à cette fonction. A l’occasion de sa nomination, Michèle Bressant qui était jusqu’alors directrice des soins de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) n’a pas caché sa volonté de se pencher sur le « dossier de la collaboration entre professionnels de santé ». « Egoïstement, ça m’intéresse beaucoup. J’ai envie de voir comment ça se passe dès le départ », avait-elle ajouté, citée par Espace Infirmier. Par ailleurs, Georges-François Leclerc a assuré que « le projet de modification du décret d’actes n’était pas inscrit à cette date dans le projet de loi Patients santé territoire » qui doit être présenté cet autonome. De cette déclaration, la FNI conclue (peut-être un peu trop rapidement) qu’elle « prend date de la confirmation par Georges-François Leclerc de l’absence dans le projet de loi « PST » de tout article modifiant le décret d’acte infirmiers et attend du ministère qu’il soit fidèle à sa parole ».

A.H. http://www.jim.fr le 29/08/08