15 octobre 2008

Fin de vie : fin des auditions de la mission d'évaluation de la loi Leonetti

La mission parlementaire d'évaluation de la loi Leonetti sur la fin de vie a mis un terme mardi à 6 mois d'audition en recevant Roselyne Bachelot, qui a plaidé pour un maintien de la loi en l'état avec un renforcement de la formation des soignants et la création d'un observatoire des pratiques.
La mission, présidée par Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes), auteur de la loi de 2005 qui a instauré un droit au "laisser mourir" mais pas à l'euthanasie active, était composée en outre de Michel Vaxès (PCF, Bouches-du-Rhône), Gaétan Gorce (PS, Nièvre) et Olivier Jardé (Nouveau centre, Somme).
Elle a reçu 58 témoignages et s'est rendue aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Elle doit encore se rendre en Belgique et en Suisse, avant de remettre son rapport, théoriquement en novembre.
La ministre de la Santé a estimé lors de son audition que "la première des urgences" était d'"affranchir la personne en fin de vie de la souffrance" sans "application déraisonnable des soins". Et si la mort peut être "une conséquence" de cette attitude, elle ne peut pas être un "projet auquel le corps médical pourrait être associé", a-t-elle dit.
Pour elle, "la loi dit exactement ce qui doit être dit dans ce domaine", et son équilibre doit "être préservé".
Se disant favorable à "la diffusion de la culture palliative", elle a proposé de "poursuivre l'offre de soins palliatifs à l'hôpital et en ville", de former au service de soins palliatifs et d'améliorer l'accompagnement des proches.
Elle a indiqué à cet égard qu'une étude était en cours sur la possibilité de rémunérer un proche qui accompagnerait un malade à domicile, un plan qui pourrait représenter une charge annuelle de "5 à 64 millions d'euros".
La ministre s'est dite favorable à la création d'un "observatoire de la fin de vie" qui ferait "un suivi analytique des pratiques", refusant cependant, comme le proposait Gaétan Gorce, qu'il ait une mission de "conseil".
Elle a indiqué aussi ne pouvoir, comme le demandait le député de la Nièvre, organiser un débat public sur le sujet alors que le débat sur la loi de bioéthique devrait commencer "dans quelques semaines" et prendre "six mois".
Jean Leonetti avait été chargé de cette mission d'évaluation de la loi à la suite du cas de Chantal Sébire, qui demandait qu'on l'aide à mourir et qui finalement s'est donné la mort.

(©AFP / 14 octobre 2008 19h42)

Réforme des études infirmières : tu parles d’une reconnaissance !

Dans le cadre de l’harmonisation des études supérieures en Europe, à travers la mise en place générale du système « LMD » (licence master doctorat), les infirmières, les sages femmes et les représentants de nombreuses professions médicales appellent depuis plusieurs années à une refonte de leurs formations et diplômes. Cette réforme permettrait en outre d’apporter une nouvelle reconnaissance à des professions souvent en proie à un important malaise. Ne pouvant plus reculer devant d’une part les exigences européennes, d’autre part les attentes des syndicats, le gouvernement a demandé à plusieurs instances un rapport sur « la reconnaissance des diplômes d’Etat professionnels paramédicaux et de sages femmes par référence au schéma universitaire européen Licence Master Doctorat ». Celui-ci, notamment rédigé par l’IGAS, a été remis à Roselyne Bachelot et Valérie Pécresse (ministre de l’Enseignement supérieur) ce mardi 7 octobre. Il y rappelle en guise d’introduction qu’au vu de la situation européenne, la « France serait de plus en plus isolée si elle se maintenait dans un système sans aucun lien avec l’université et le dispositif LMD ». Aussi, encourage-t-elle cette réforme « ambitieuse » mais également « délicate ».

Jargons et déceptions

Le caractère délicat de l’affaire est lié à « l’universitarisation » ( !) des diplômes jusqu’alors existants. Dans ce domaine, la mission ne prône pas un passage total des formations assurées dans les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) et des études préparant aux professions paramédicales à l’université. Elle plaide pour un « conventionnement entre universités et organismes de formation ». Puis, ses solutions sont déclinées pour les différentes professions concernées. C’est ainsi que pour les sages femmes, il est proposé que le diplôme d’état de maïeutique soit reconnu au niveau master 2 (cinq années d’études).

Pour les infirmières, c’est l’idée d’une licence professionnelle et non d’une licence universitaire qui est retenue par les auteurs du rapport. « Ce schéma doit permettre de conserver le contenu et la finalité professionnels de la formation tout en favorisant l’élargissement des compétences et des possibilités de mobilité des étudiants » peut-on lire. Cette option est très loin de satisfaire les organisations d’infirmières.

A travers le système LMD, ces professionnelles espéraient en effet pouvoir accéder plus facilement à de nouveaux diplômes et à l’espace de la recherche. Le caractère professionnel de la licence qui leur est promise met fin à ces espérances. Pire encore, pour les organisations, le détail du rapport se révèle particulièrement méprisant pour les infirmières.

La Fédération nationale des infirmières (FNI) (majoritaire chez les libéraux) relève ainsi que la mission préconise d’écarter « toute formule qui ferait courir le risque d’une formation élitiste ou trop abstraite », une terminologie qui est très peu appréciée par l’organisation !

De son côté le Syndicat national des infirmiers conseillers de santé (SNICS) estime qu’un licence universitaire aurait tout autant vocation à prendre en compte « la dimension professionnelle » de la formation infirmière.

Enfin, le syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) (minoritaire à l’hôpital) épingle cette licence professionnelle « recommandée généreusement par la mission » qu’elle décrit comme « une sous-licence proposée aux cendrillons des soins ». Le ministre de la Santé a annoncé que la concertation avec les organisations représentatives débutera le 17 novembre : elle promet déjà d’être particulièrement tendue !


A.H Jim.fr le 10 octobre 08

12 octobre 2008

Découverte d’un antidouleur « plus puissant que la morphine »

Le Figaro fait savoir que « des chercheurs de l’université de Caroline du Nord (Etats-Unis) ont découvert un antalgique naturel 8 fois plus puissant que la morphine ».
Le journal remarque qu’« il s’agit d’une enzyme connue depuis 1938 », la phosphatase acide prostatique, « utilisée chez l’homme pour la surveillance et la détection des cancers de la prostate ».
Le quotidien explique ainsi que l’équipe de Mark Zylka, qui a mené cette étude sur la souris et relate ses travaux dans Neuron, « est la première à montrer qu’en agissant sur les neurones qui transmettent la douleur vers la moelle épinière, la PAP supprime la douleur aussi bien et 8 fois plus longtemps que la morphine ».
Le Figaro précise que cette enzyme « aurait l’avantage de ne pas déclencher de dépression respiratoire, une des limitations de l’usage de la morphine ».

Revue de presse mediscoop

02 octobre 2008

Exclusif : la publication des taux de mortalité de chaque hôpital rejetée en bloc par les professionnels de santé

« Il faut que soient rendus publics, pour chaque établissement de santé, quelques indicateurs simples, comme le taux de mortalité » a lancé lors de son discours sur la réforme de l’hôpital, le Président de la République, Nicolas Sarkozy.

Le Chef de l’Etat avait-il en tête en lançant cet appel, la phrase de Leonard de Vinci qui affirmait que : « La simplicité est la sophistication suprême » ?

Les professionnels de santé hospitaliers ne peuvent que l’espérer, car ils savent, qu’en matière de publications des taux de mortalité dans les hôpitaux, les choses ne sont nullement aussi « simples » qu’elles en ont l’air.

Un fort taux de mortalité ne veut rien dire
Dès l’annonce présidentielle, le professeur Alain Pavie, chef du service de chirurgie cardiovasculaire de la Pitié Salpêtrière mettait ainsi immédiatement en garde sur la nécessité de remettre chaque chiffre dans son contexte, en tenant notamment compte de la lourdeur des pathologies prises en charge, car soulignait-il au micro d’Europe 1 : « Les services médicaux ou chirurgicaux de pointe, qui ont les mortalités les plus importantes, peuvent être les meilleurs ». L’effet contre productif de ces indicateurs avait déjà été observé à la faveur du palmarès des hôpitaux 2006 publiés par Le Point. Face à des chiffres souvent élevés, les professeurs de chirurgie avaient pratiquement tous avancé la même analyse : la lourdeur des interventions pratiquées et la fragilité des patients pris en charge par leurs services expliquent sans conteste ces taux a priori alarmants. « Tous ceux qui pratiquent des exérèses du poumon et prétendent ne pas avoir eu de décès sont de gros menteurs », avait lancé en guise d’explication lapidaire le professeur Philippe Dartevelle, chef du service de chirurgie thoracique du centre Marie Lannelongue, cité par Le Point en 2006. Même dans les pays anglo-saxons, où cette transparence si chère aux yeux des pouvoirs publics serait pratiquée, cette difficulté a émergé. Aussi, les résultats sont-ils le plus souvent publiés chirurgien par chirurgien, avec une grande insistance sur le contexte. Par ailleurs, des outils ont été mis en place pour « ajuster les résultats en fonction des risques » comme l’explique Sarah Boseley, rédactrice en chef du quotidien britannique The Guardian.

Des professionnels de santé majoritairement réticents
L’ensemble de ces considérations n’a nullement échappé aux professionnels de santé qui ont répondu à
notre sondage la semaine passée et qui se sont massivement (75 %) opposés à l’idée d’une publication des taux de mortalité de chaque hôpital. Seules 22 % des personnes ayant souhaité répondre à l’enquête réalisée du mardi 23 septembre au lundi 29 septembre se sont déclarées en faveur de la proposition du Président de la République, tandis que 4 % de professionnels de santé, estimant sans doute nécessaire d’en savoir davantage sur la façon dont serait mis en œuvre un tel dispositif ont choisi de ne pas se prononcer.

A.H. Jim.fr le mercredi 1er octobre 2008


Sondage réalisé du mardi 23 septembre au lundi 29 septembre auprès de 493 professionnels de santé internautes

01 octobre 2008

« Vers un dossier médical individuel aux Hôpitaux de Paris »


L’Humanité indique en bref que « l’AP-HP veut doter d’ici 2013 tous ses patients d’un dossier médical individuel informatisé «garantissant la confidentialité et la sécurité des données» ».

Le journal ajoute que « le «dossier hospitalier patient» sera «ouvert sur l’extérieur, vers le médecin de ville et le patient» et se mettra progressivement en place «entre 2009 et 2013» ».

Le Parisien consacre également quelques lignes, dans ses pages locales, à cette « vaste opération d’informatisation ».

Le quotidien relève que « dans 2 ans, chaque malade aura une seule et même référence pour les 37 hôpitaux de l’AP-HP. Toutes les informations concernant le patient seront consignées par informatique et consultables par tous les services de l’AP-HP 24 heures sur 24 ».

« Ce dossier sera même accessible par le médecin traitant qui recevra directement par messagerie électronique sécurisée les comptes rendus des examens réalisés en milieu hospitalier », poursuit Le Parisien.
Revue de presse Mediscoop du mercredi 01 octobre 2008