21 août 2008

La souffrance du soignant : les médecins aussi sont touchés par le burn-out

Définitions

Le burn out est un syndrome touchant les personnes impliquées auprès d'autrui et tout particulièrement dans une relation de soin.

Il comporte trois dimensions :

- un épuisement émotionnel qui se traduit par une démotivation, une baisse d’énergie au travail, et un sentiment d’accablement qui fait que tout semble difficile, voire insurmontable.- une tendance à dépersonnaliser ses patients, qui sont considérés comme des objets, sans affect ni intérêt, voire avec cynisme.- une réduction de l'accomplissement personnel : le soignant se dévalue lui-même, se jugeant incompétent et inutile pour ses patients. Sans estime pour son travail, il le néglige et se laisse aller à l’épuisement.

Quelques Chiffres clés

Concernant les médecins libéraux :

- 14 % des causes de décès des médecins libéraux en activité sont le suicide (enquête du CNOM, 2003),- 38 % des causes d’invalidité chez les médecins sont liées à des affections psychiatriques (CARMF, 2005),- 47 % des médecins libéraux présentent les symptômes du syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out (enquêtes URML Bourgogne 2001, Poitou-Charente 2003 et Champagne-Ardenne 2004), - 53 % des médecins libéraux se sentent menacés par le burn-out (enquête URML IDF, juin 2007), - 96 % des médecins évoquent la paperasserie comme première cause de l’épuisement professionnel (enquête URML IDF, juin 2007).


Quels sont les symptômes du BURN-OUT ?

Le syndrome de la souffrance du soignant, désignée par le terme de « burn out » comporte plusieurs niveaux d’intensité et progresse dans le temps souvent en s’aggravant. Parmi les nombreuses descriptions des symptômes du burn out, celle d’Edelwich et Brodsky a le mérite d’être simple. La voici :

Le professionnel de santé passe par 4 phases successives :

1) L’enthousiasme :

il est d’abord porté par un enthousiasme débordant qui lui fait tout voir en rose et lui donne le sentiment qu’il va faire de grandes choses. Il se dépense sans compter pour les patients et s’en trouve profondément gratifié.

2) La stagnation :

quelques obstacles commencent à freiner cet enthousiasme. Le soignant est déçu par certains patients et fatigué de devoir se battre face à l’administration. Il compense ce déficit de plaisir par un surinvestissement qui s’avère contreproductif : sa santé s’altère, il dort mal, crée des tensions au sein de sa famille, néglige sa vie intime.

3) La désillusion, la frustration :
le soignant commence à douter du sens de son travail, de ses jugements et de ses compétences. Les patients lui apparaissent ingrats et pénibles, les collègues irrespectueux ou indifférents. Il se sent déconsidéré et devient irritable pour ses proches. Sa santé se dégrade. Il a recours à des médicaments qu’il s’auto administre et/ou se met à abuser de l’alcool, ce qui ne fait qu’accélérer le processus d’aliénation.

4) L’apathie, la démoralisation :

le soignant est dans l’impasse, il n’a plus aucune considération ni pour lui-même, ni pour les patients qui l’indiffèrent ou qu’il méprise. Son travail n’est plus qu’alimentaire et il s’y soumet avec un cynisme qui se retourne contre lui : il songe à tout arrêter, voire à se suicider. La dépression est grave et l’issue passe par des soins spécialisés.


Quelques ouvrages sur le burn out