07 septembre 2009

"L’heure des repas influe sur la prise de poids »


C’est ce que titre Le Figaro, notant que « pour prévenir l'obésité, il faut manger sainement, mais aussi à la bonne heure ».
Sandrine Cabut aborde ainsi des travaux de chercheurs américains parus dans Obesity, coordonnés par Fred Turek (neurobiologiste à l'université de Chicago, Illinois) : « Selon leurs expériences réalisées chez des souris, se nourrir très tard, à l'heure où l'on est censé dormir, pourrait contribuer singulièrement à une prise de poids, indépendamment de la composition du repas ».
La journaliste indique que « les chercheurs ont comparé deux groupes de souris soumises au même type d'alimentation (plutôt riche en graisses) mais à des horaires différents. Les unes étaient nourries sur la période de 12 heures correspondant à leur cycle naturel d'éveil (la nuit, puisqu'il s'agit d'animaux nocturnes), les autres pendant leur période habituelle de sommeil ».
Sandrine Cabut constate qu’« après 6 semaines de ce régime, les premières avaient augmenté leur poids de 20%, les secondes de 48% ».
Les auteurs de l’étude estiment qu’« une meilleure compréhension du rôle du rythme circadien sur la régulation du poids pourrait avoir des implications importantes dans la lutte contre l'épidémie actuelle d'obésité ».
Sandrine Cabut livre la réaction du Dr Alain Delabos, nutritionniste à Rouen, qui remarque que « l'important en nutrition, c'est de savoir manger le bon aliment, en bonne quantité, et, ce qui est le plus essentiel, au bon moment. […] Le petit déjeuner et le déjeuner sont des repas prévisionnels ou provisionnels. Le dîner est un repas complémentaire, il doit être léger. On pourrait même s'en passer ».
La journaliste souligne toutefois que « pour d'autres nutritionnistes et chercheurs, les bases scientifiques sur le sujet ne sont pas encore assez solides pour des applications en nutrition humaine ».
Sandrine Cabut note que Claude Gronfier, chronobiologiste à l'Inserm (Lyon), « pointe des faiblesses de l'étude. D'abord, son effectif est limité, et ces souris sont soumises à un régime particulier, très riche en graisses ».
Le spécialiste relève de plus : « On les force, ces souris, à manger à un “mauvais” moment, et on les expose également à de la lumière, ce qui peut contribuer à désynchroniser l'horloge biologique ».

Mediscoop le 04/09/09