La Croix publie un entretien avec le président honoraire de l’Académie de médecine, qui se montre « très critique sur la mobilisation anti-grippe A ». Le Pr Gentilini déclare ainsi que « cette campagne est disproportionnée par rapport à la réalité de la menace. Il y a d’autres priorités de santé publique en France ». « Je n’ai jamais pris cette grippe à la légère. Je regarde juste les faits : pour l’instant, le virus n’a fait, heureusement, qu’un nombre très limité de victimes », poursuit l’ancien chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière. Marc Gentilini estime que « la vaccination ne s’impose que pour les gens «à risque». […] Je déplore que le ministère ait pris des décisions en n’écoutant que les experts qui prédisaient le pire à partir de modèles mathématiques. […] Dépenser autant d’argent contre la grippe A est d’une indécence absolue ». Le Monde constate de son côté que « les contrats avec les laboratoires [ont été] dévoilés ». Le quotidien note en effet que « l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires a rendu accessibles 3 des 4 contrats de commande de vaccins contre la grippe A (H1N1) ». Le journal indique que « le député Gérard Bapt, qui avait reproché à la ministre de la Santé un manque de transparence sur ces contrats, a indiqué que "la façon dont l'Eprus a répondu à la commande de l'Etat" lui paraissait "régulière" ». Le Monde note que « la question la plus épineuse reste l'étendue de la protection juridique conférée aux fabricants de vaccins. […] Dans le cas où le vaccin ne comporte pas de défaut et est conforme aux spécifications de son autorisation de mise sur le marché, "considérant les circonstances exceptionnelles", l'Etat "s'engage à garantir le titulaire contre les conséquences de toute réclamation ou action judiciaire" qui pourraient être engagées contre lui dans le cadre de la vaccination ». « Au ministère de la Santé, l'entourage de Mme Bachelot indique qu'en l'absence de faute, la survenue d'éventuels effets indésirables connus entrerait dans le cadre des accidents médicaux », poursuit le quotidien. Le Journal du Dimanche livre pour sa part un entretien avec Roselyne Bachelot, qui déclare : « Je n’ai pas de gourou à la solde des labos ». La ministre de la Santé remarque : « Comme nous le craignions, la maladie prend parfois des formes graves : plusieurs patients jeunes sont hospitalisés en réanimation ». « Certes, cette grippe est peu sévère mais elle est très contaminante et peut donc désorganiser une société comme la nôtre. […] Sur le plan éthique, proposer la vaccination à l’ensemble de la population était et reste parfaitement justifié », poursuit Roselyne Bachelot. Le Journal du Dimanche se penche également sur les contrats sur les vaccins. Le journal retient que « la transparence est loin d’être totale : des passages ont été caviardés à la demande des fabricants ».
Mediscoop le 02/11/09
Mediscoop le 02/11/09