Ca m’intéresse janvier 2009 N°335
« Opérations trop rapides, hors indication ou qui pourraient être évitées en privilégiant des traitements médicaux », note Ca m’intéresse, qui revient sur une enquête de la fédération hospitalière de France dont les premiers résultats viennent d’être rendus publics.
Les praticiens eux-mêmes et les pouvoirs publics tirent la sonnette d’alarme sur ces pratiques qui se multiplient « sous l’action combinées de trois facteurs » poursuit l’hebdomadaire. Première cause, « les avancées de la médecine ».
Comme l’explique Le Professeur Guy Vallencien, ancien chef du service d’urologie de l’Institut mutualiste Montsouris (Paris) « la baisse du risque opératoire, due aux progrès considérables, de l’anesthésie et de la chirurgie favorise les interventions abusives ». Autre facteur exposé par le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie à la Pitié-Salpétrière « le nouveau mode de financement des établissements publics comme privés » qui « pousse à une augmentation aberrante d’activités jugées « rentables » comme pour la chirurgie ambulatoire ».
Enfin, « les seuils d’activité » favorisent également les abus et « pour pouvoir pratiquer certains actes, les établissements doivent en avoir réalisé un nombre minimum les années précédentes » . Du coup, comme le déplore le professeur Bertrand Millat, gastro-entérologue au cHU de Montpellier, membre du conseil scientifique de l’assurance maladie « certains , pour décrocher l’agrément, multiplient les interventions au détriment de la qualité ».
Le Dr Frédérique Pothier, chef du service de l’accréditation des médecins à la Haute Autorité de santé revient quant à elle, sur l’arrivée prochaine des « certificats d’accréditation » qui n’ont pas pour mission explique-t-elle de « mettre un gendarme derrière chaque médecin(..) mais d’améliorer la pratique médicale et de prévenir les accidents médicaux ou d’en réduire la gravité ».
Pour accréditer les praticiens précise le Dr Pothier, « nous leur demandons d’auto-analyser leurs méthodes de travail et de les comparer régulièrement aux recommandations de bonnes pratiques émises par les sociétés savantes »… Les noms de médecins accrédités seront bientôt « publiés sur le site de l’HAS »
Revue de presse médiscoop le 05 janvier 09